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Legends of Beron

Des petites histoires sur le Ladron

Les Trois Petits Barons et le Grand Méchant Duc

Voici un conte populaire de Mædara que les nobles des divers royaumes récitent à leurs enfants. Cette version de l'histoire est tirée des Archives Impériales de Weïma. De nombreux érudits s'accordent à dire que la majorité des événements qui ont inspiré ce conte se seraient produits pendant l'Ère Clanique, dans les terres de l'actuel Royaume de Ladron.

Il était une fois, dans les campagnes du Sud, un Duché. Son seigneur, le Vieux Duc, était un homme puissant qui régnait sur de vastes territoires. Son épouse lui avait donné trois fils. Le premier était un homme taciturne et rusé ; le second, un homme joyeux et charismatique ; et le troisième, bien-aimé du peuple, mais naïf. Ils s'appelaient respectivement Nafalim, Nofalim et Nifalim.

Un jour, au cœur de l'hiver, le Grand Duc, seigneur des terres du Nord, traversa le fleuve gelé, qui le séparait du Duché, avec toute son armée. Une formidable bataille s'engagea alors entre le Vieux Duc du Sud et le Grand Duc du Nord. L'envahisseur, un Loup-Garou, fit bancher la balance en sa faveur au début du combat. Mais le Vieux Duc était plein de ressources et, par une charge des plus héroïques, il repoussa son ennemi, provoquant la noyade d'une bonne partie de son armée. Cependant, en un dernier baroud d'honneur, le Grand Duc blessa mortellement son adversaire, puis fuit au Nord en jurant de prendre sa revanche.

Le Vieux Duc, dans son armure de dieu du fleuve, vainqueur mais mourant, fut conduit dans son château. Là, sur son lit de mort, il prononça ces mots :

« Mes fils, vous êtes ma plus grande œuvre ! Je vous laisse mon domaine que vous vous partagerez en trois. Tels sont mes dernières volontés ! »

Ainsi, le Duché fut séparé en trois Baronnies. Nofalim et Nifalim prirent les riches terres aux alentours du fleuve. Quant à Nafalim, il récupéra la partie la plus au Sud, la plus pauvre. Insatisfait de son sort, l'aîné rumina des idées noires : en tant que premier-né de la famille, tout le Duché aurait dû lui revenir. Mais il ne pouvait pas attaquer ses frères, sous peine d'être acculer par ceux-ci et son peuple, fidèle aux dernières volontés du Vieux Duc.

Alors, le rusé Nafalim mit au point un plan. Il vida ses coffres dans la construction d'immenses fortifications, où les armées ennemies se briseraient par milliers, et tous ces gens furent armés, prêts pour la guerre. Nofalim et Nifalim ne daignèrent porter de l'intérêt aux agissements de leur frère si loufoque. Ils vécurent dans l’opulence et l'abondance. Les dégâts du Grand Duc exercés sur les défenses militaires, matérielles et humaines, aux abords du fleuves ne furent pas reconstruites.

Trois années passèrent ainsi. Mais au quatrième hiver, le fleuve fut de nouveau gelé et les armées du Nord déferlèrent sur le Sud. Le Grand Duc avait rassemblé bien plus de troupes que lors du précédant assaut, prêtes à mettre à sac les trois Baronnies.

Ses premières cibles furent le Baron Nifalim et ses terres. Ce bonhomme réunit tous ses généraux et remarqua soudain qu'il n'en avait plus depuis longtemps. Tant pis ! Il prit lui-même la tête de ses gens en armes, en sous effectifs et sous équipés. L'affrontement fut bref et sanglant. Sans surprise, le Grand Duc fut vainqueur et le piètre fortin qui servait de base arrière aux troupes du Baron fut brûlé.

L'armée en déroute, toujours commandée par Nifalim, rejoignit alors Nofalim. Par son important charisme, ce dernier revigora les hommes. Il les plaça sur les remparts de son château peu imposant. Là encore, ce fut une sévère défaite pour les troupes des deux Barons et la demeure du seigneur fut rasée.

L'armée en fuite alla donc au Sud, retrouver Nafalim. Devant les yeux des deux Barons, encore en vie, se tenait la plus impressionnante forteresse qu'ils n'avaient jamais vu. La place-fort était renforcée de tours multiples et deux rangées de remparts empêchaient tout accès à la citadelle. Le Baron Nafalim accueillit ses frères et positionna lui-même leurs troupes aux côtés des siennes, déjà forts nombreuses et composées de l'élite de Mædara.

Le Grand Duc ordonna alors le siège de la forteresse. Assauts sur assauts, la place-forte tint bon ! L'armée du Grand Duc se brisait sur les remparts de Nafalim. Les échelles n'arrivaient que rarement à s'appuyer sur les sommets des murs et les compagnies Ducales ne dépassaient jamais le parapet. Lors que la moitié de l'armée du Grand Duc fut décimé, ce dernier choisit de changer de stratégie.

Il se plaça en personne devant les portes de la forteresse et dit :

« Baron Nafalim, votre place-forte est plus solide que mon armée ! Je m'incline devant elle ! Vous avez gagné ! »

Alors, une grande joie explosa du côté des hommes du Sud. La victoire leur appartenait. Cependant, le Loup-Garou n'avait pas terminé son discours :

« Garder votre Baronnie, Sire Nafalim ! Je régnerai sans partage sur toutes les terres au Nord, de part et d'autre du fleuve ! »

Le Grand Duc et son armée se retournèrent alors en territoire conquis.

La victoire avait un goût bien amer pour Nofalim, Nifalim et leurs gens. Nofalim dit à son frère Nafalim :

« Nos terres, les terres de notre père, le Loup-Garou les a envahi et compte s'y établir ! Nafalim, tu dois nous aider à les reprendre ! »

« Bien sûr ! », répondit Nafalim, « Nous allons préparé une attaque ! »

Le lendemain matin, les troupes des Baronnies du Sud les plus Nordiques se mirent alors en place pour chasser les envahisseurs au delà du fleuve. Elles avaient à leur tête Nofalim et Nifalim. Mais le Grand Duc était rusé comme un renard et son armée n'était pas retournée jusqu'aux Baronnies conquises. Elle attendait derrière une colline, prête à submerger toute sortie de la part des Barons du Sud. Et les Barons sortirent en tête de leurs troupes. Mais Nafalim et ses gens étaient restés dans sa forteresse pour que l'armée du Sud ait un point de repli.

Soudain, quand cette dernière arriva au niveau de la colline, les hordes du Grand Duc apparurent et l’assaillirent. Les deux Barons furent submergés et replièrent leurs troupes en direction de la place-forte. Les hommes du Sud traversèrent le premier rempart, étrangement dégarni de soldats, sauf au sommet des tours renforcés par des compagnies entières. Quand les troupes des Baronnies arrivèrent face au second rempart, les portes refusèrent de s'ouvrir. Derrière, les portes du premier rempart refusaient de se refermer et les hordes du Nord entraient dans la forteresse.

Nifalim cria alors en direction de la citadelle :

« Qu'est-ce que cela signifie, Nafalim ? »

Et Nafalim répondit :

« Nifalim, Nofalim, vous avez été de mauvais seigneurs et de mauvais fils ! Vous avez laissé notre ennemi prendre vos terres et les terres de notre père ! Combattez maintenant, si vous n'êtes pas des lâches ! »

Le combat s'engagea alors entre les hommes du Nord et les hommes du Sud, sans que ni Nifalim, ni Nofalim ne puissent l'éviter.

Le plan du retord Nafalim fonctionnait à merveille. Car il savait que le Loup-Garou était trop affamé pour retourner en territoire acquis. Le peuple saurait maintenant par ses actes et son discours qu'il était le meilleur seigneur du Sud. Et dans la cour, entre les deux remparts, ses deux frères allaient trouver la mort et seul Nafalim régnerai sur le Sud et bientôt le Nord.

Ce qui était prévu arriva : Nifalim et Nofalim moururent des mains du Loup-Garou en personne. A ce moment-là, alors que leurs gens, désespérés, allaient se rendre, Nafalim cria :

« Fermez les portes du premier rempart et sortez de la citadelle ! Massacrez les envahisseurs ! Pour le Sud ! »

Les portes du premier rempart se fermèrent alors et celles du second s'ouvrirent enfin. L'armée au complet des Baronnies sortirent dans la cour s'attaquer aux hommes du Nord. Certains essayèrent de fuir la fureur du Sud, mais les compagnies barricadées dans les tours renforcées du premier rempart lâchèrent des dizaines de traits sur eux et le reste des hommes du Nord.

Pris entre deux feux, les troupes du Grand Duché flanchèrent et commencèrent à se rendre, compagnie après compagnie. La campagne militaire avait perdu son élan et s'en était finie de cette dernière. Mais le Grand Duc refusait d'abandonner. Sous sa forme de Loup-Garou, il frappa de ses crocs et ses griffes tous ceux qui ne se pliaient pas à sa volonté, homme du Nord ou du Sud.

Alors, vêtu comme le Vieux Duc, dans son armure de dieu du fleuve, Nafalim sortit de la citadelle et chargea le Grand Duc. Le Loup et l'Humain s'affrontèrent férocement, mais Nafalim prit l'avantage. Le Grand Duc, blessé, fuit alors. Évitant les flèches et les pierres, il escalada tel la bête qu'il était le premier rempart et sauta alors en dehors de la forteresse. Puis, il prit la fuite en direction du Nord.

Mais la colère des hommes du Sud contre leur envahisseur et celle des hommes du Nord contre leur seigneur félon étaient sans limite. De la place-forte, les deux armées émergèrent et se lancèrent à la suite du Grand Duc déchu. Dans les bois, il fut traqué et finalement retrouvé. Il courrait toujours sous sa forme bestiale vers son Grand Duché. Les hommes du Nord et du Sud prièrent alors le dieu du fleuve de ne pas laisser échapper le seigneur félon.

Devant les deux armées, marchait Nafalim. Quand le Loup-Garou posa un pied dans le fleuve, il le retira sur le champ en poussant un cri terrible. Le dieu du fleuve avait entendu la prière des hommes. L'eau était devenu bouillante pour le Grand Duc.

Alors Nafalim le rattrapa et le frappa de son épée, le blessant encore plus gravement. Nafalim dit enfin :

« Pour le Sud ! Pour le Nord ! Pour mon père ! Meurs Loup de l'hiver ! »

Nafalim attrapa alors par le pelage le Grand Duc sans défense et le noya dans le fleuve à l'eau bouillante.

Le Grand Duc était mort, les Barons Nofalim et Nifalim étaient morts et le pays était ravagé par la guerre. Seul Nafalim sortait grandi de cet hiver. Il unifia les hommes du Nord et les hommes du Sud, gardant tous le fleuve et son dieu en très haute estime, et fonda un glorieux Royaume. Il monta sur son trône et le pays prospéra de longues années sous le règne du majestueux Roi Nafalim.

Et c'est ainsi que s'achève le conte des Trois Petits Barons et du Grand Méchant Duc ! La morale en est que pour être un bon seigneur, il faut protéger son peuple, le faire prospérer et adorer les dieux ! Si l'un de ces impératifs n'est pas respecté, alors seule la mort et le déshonneur attend le seigneur. Alors soyez un bon seigneur, protégez votre peuple, faîtes le prospérer et adorez les dieux !

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